La philosophie orientale nous a entre autres apporté la métaphore bien connu des trois singes.

Signification de leurs noms

Les trois singes sont appelés Mizaru : pour l’aveugle, Kikazaru : pour le sourd, et Iwazaru : pour le muet. En japonais, ces trois noms veulent dire :  » ne voit pas », « n’entend pas », « ne parle pas ».

Un singe se dit saru (zaru), mais ce mot est aussi l’expression d’une forme négative, ce qui permet de mieux comprendre la signification des trois noms : « celui qui ne voit pas », « celui qui n’entend pas » et « celui qui ne dit pas ».

Leur représentation s’explique donc, puisque chacun des trois singes se couvre une partie différente du visage, avec les mains. Le premier : les yeux, le deuxième : les oreilles, le troisième : la bouche.

Origine de cette représentation de trois petits singes

Ces trois singes, dits « de la sagesse » semblent venir du Japon, parce qu’une des plus anciennes représentations connues de ces trois singes se trouve sur la porte du temple Toshogu, à Nikko (Japon).

La tradition est apparue à la fin de l’époque de Muromachi (1333-1568) de sculpter ces représentations sur les piliers en pierre utilisés pendant le rituel du Koshin. Dans la mythologie chinoise, c’est un singe qui fut le compagnon du pèlerin Xuanzang, et qui l’aida à trouver les livres saints du bouddhisme.

Mais, on raconte que la pensée véhiculée par cette allégorie se retrouve déjà dans le discours de Confucius : « Ce qui est contraire au rituel, ne le regarde pas, ne l’écoute pas, n’en parle pas » (Les entretiens, livre XII). Ce serait donc la communication d’un message : Ne rien voir de mal, ne rien entendre de mal, ne rien dire de mal.

Les singes de la sagesse…

Selon le principe de la secte originelle, il n’arrivera que du bien à celui qui suit la maxime symbolisée par les trois petits singes : ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire.

C’est dans ce sens qu’ils sont appelés selon la culture asiatique, les singes de la sagesse. Mais, une autre symbolique peut être donnée à ces comportements :

  • Ne pas vouloir voir ce qui se passe autour de soi, pour ne pas avoir à cautionner un évènement qui pourrait poser un problème.
  • Ne rien vouloir dire de ce que l’on sait pour ne pas avoir à témoigner et ainsi prendre des risques.
  • Ne pas vouloir entendre pour pouvoir faire comme si on ne savait pas.

…Ou singes de l’indifférence

Ainsi, les trois singes peuvent être considérés comme le contraire de ce qu’on leur fait habituellement dire, et notamment trois comportements d’indifférence à l’environnement pouvant alors traduire une forme d’irresponsabilité ou de lâcheté.

Si à l’origine il s’agit de la recette à suivre pour ne pas connaître et faire de mal, on peut également y voir la liste des comportements néfastes, à savoir faire semblant de ne pas voir les difficultés et les problèmes, faire semblant de ne pas les entendre, et ne pas en parler.

Si Mizaru n’avait pas été aveugle, si Kikazaru n’avait pas été sourd et si Iwazaru n’avait pas été muet, ils auraient peut-être pu empêcher certaines horreurs dès 1933…

Autres interprétations possibles

  • Il y a ceux qui voient des choses et en parlent, mais n’écoutent pas ce que l’on leur dit,
  • Il y a ceux qui ne voient rien, écoutent les autres et en parlent,
  • Il y a ceux qui entendent et voient des choses, mais n’en parlent pas.